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Jean Etienne VACHIER dit CHAMPIONNET
La carrière mouvementée de Championnet s’ouvre par la rédaction d’un acte d’état civil contesté et contradictoire à l’image de sa vie, « Valence, an 1762 et le 14 avril a été baptisé un garçon né le même jour à qui on a donné les noms de Jean-Etienne fils naturel non légitime de Madeleine Vachier fille à Pierre travailleur de terre habitant dans la communauté de Charpey »
Si cette très belle femme d’origine modeste, complètement illettrée, a utilisé le nom de sa propre grand-mère, c’est qu’elle ne veut pas compromettre le volage père de son fils, un notable réputé.
Le père s’appelle Etienne Grand. Il a vingt-trois ans, cumule les titres hérités de son propre père Claude et possède une fortune considérable. Une de ses propriétés située à côté du Champ-de-Mars, s’appelait le Champ-de-Pionnet. C’est probablement dans cette propriété composée «d’un enclos de vigne avec une petite maison au milieu» qu’Etienne Grand séduisit Madeleine, et qu’en souvenir de ce lieu il surnomma son fils Championnet.
Tout comme pour sa naissance, l’enregistrement de son décès ouvre la porte à une nouvelle polémique et à plusieurs hypothèses. Est-il mort à Antibes ou à Nice, entre le 20 et 29 janvier 1800, des suite d’une épidemie du typhus, alors que l’on rapatriait son corps sur Valance, sa ville natale?
Toujours est-il que la ville d’Antibes s’est appropriée sa mort. Le 14 juillet 1889, à l’occasion du centenaire de la Révolution, une première plaque a été inaugurée sur la façade de l’ancien hôtel des Aigles d’Or, dans l’actuelle rue Thuret. Depuis cette inauguration, une tradition locale veut que le débiteur incapable d’honorer ses dettes s’adresse à son créancier en ces termes :«Va te faire payer par Championnet», ce qui signifie «par la mairie ou par le diable», puisque ledit Championnet ne possédant pas de bras, il ne peut évidemment mettre la main à la poche.
AUJOURD’HUI